lundi 19 octobre 2015

Histoire de Pluie... tirée du livre "Un jour, Une histoire"



Vers la fin de ses jours, Rabbi Avraham Dov de Everitch, monta en Israël et décida de se fixer à Sfat.
Ses premiers jours en Terre Sainte furent difficiles et éprouvants. Le Rav ne parvenait pas à s’habituer à l’endroit, aux habitants et pire que tout, il n’avait pas le mérite de ressentir la sainteté particulière du pays.
Devant tant de douleurs et difficultés, Rabbi Avraham Dov se mit à réfléchir : « Pourquoi, pensa -t-il, devrais-je endurer une situation si pénible et si douloureuse, alors qu’à Everitch, ma famille, mes élèves attendent avec impatience de me voir et souhaitent ardemment recevoir à nouveau mes enseignements et mes conseils ? Pourquoi donc devrais-je me forcer à continuer de supporter toutes ces peines seul et isolé ? ».
 Et bientôt une décision s’imposa à son esprit : il retournerait à Everitch, parmi sa famille et ses ‘Hassidim qui désiraient sa présence.
Ainsi, le Tsadik se mit à préparer ses bagages pour son retour, et fixa la date de son départ au 7 Heshvan.

Le 6 Heshvan, alors qu’il se rendait à la synagogue pour la prière de Min’ha, Rabbi Avraham Dov entendit de grands bruits veant des toits des maisons.
-« Quel est ce bruit ? Que se passe t-il ? » demanda-t-il étonné.
-Chez nous, à Sfat, répondirent ses voisins, nous avons l’habitude d’entreposer sur les toits de nos maisons les réserves de nourritures et de nombreux objets. De plus, c’est là que les femmes étendent le linge et sont occupées à diverses activités ménagères. Le bruit que tu entends est provoqué par les maîtresses de maison qui font entrer à l’intérieur tout ce qu’elles gardaient sur le toit »
Le Rav ne comprenait pas : « Mais pourquoi a-t-on besoin de les rentrer ? 
-Mais pour qu’ils ne soient pas mouillés et abîmés par les pluies qui vont bientôt tomber.

Le Tsadik scruta le ciel ; aussi loin qu’il pouvait voir, il ne distinguait qu’un ciel bleu très pur, sans trace du moindre nuage.
-Enfin ! Pourquoi toutes les femmes de la ville éprouvent-elles le besoin de faire cela ce soir, toutes en même temps ? 
Légérement surpris, ses voisins lui répondirent :
-Peut-être Rabbi, avez-vous oublié que ce soir, veille du 7 Heshvan, on commence à réciter la supplication pour les pluies, en ‘Houts Laarets celle-ci est faite le 4 ou 5 décembre), durant la prière de Maariv, nous dirons : « donne-nous rosée et pluie pour la bénédiction ». Ils continuèrent en disant : aussi nous avons une confiance totale et absolue en Hashem et nous sommes convaincus qu’Il entendra nos prières et nous enverra la pluie comme nous Lui demandons. C’est pourquoi nous prenons la précaution de mettre à l’abri tous nos objets et nos réserves de nourriture »
Rabbi Avraham Dov entendit ces paroles prononcées avec tant foi et ferveur, une si totale confiance en Hashem, qu’il en fut troublé et bouleversé jusqu’au tréfonds de son âme.
A présent, comprit-il, je commence à ressentir la particularité de ce pays, sa sainteté ainsi que l’extraordinaire qualité spirituelle de ses habitants. 
Et le soir même, Rabbi Avraham Dov défit ses bagages et abandonna l’idée de repartir à Everitch. A compter de ce jour là, le Tsadik ne cessa pas de s’élever spirituellement jusqu’à atteindre un très haut degré d’attachement à la Terre et à sa sainteté.


C’est cela qu’il enseigna et transmit à ceux qui devinrent ses disciples et ses fidèles ‘Hassidim, à Sfat

Caroline Haddad-Farhana

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